À l’origine, les scribes sont des secrétaires ou des comptables, mais pendant l’exil à Babylone, ils sont amenés à mettre en forme les lois et les coutumes du peuple d’Israël, alors privé des rites liturgiques du temple. Aussi leur rôle en tant que spécialistes des textes sacrés prend rapidement de l’ampleur. L’enseignement, notamment du droit, devient leur domaine. Les scribes prennent en quelque sorte le relais des prophètes en tant qu'éducateurs et guides spirituels du peuple de Dieu. Leur autorité et leur prestige s’en trouvent rapidement accrus, on les appelle du nom de Rabbi, « mon Maître ».
Si les scribes ont favorisé l’approfondissement de la religion, ils ont aussi versé dans un légalisme étroit, soucieux de protéger la Torah par de multiples prescriptions juridiques que le menu peuple a bien du mal à observer. C’est le reproche essentiel que leur fait Jésus. Aussi les scribes ne peuvent-ils supporter celui qui, à leurs yeux, n’est au mieux qu’un autodidacte, pour ne pas dire un ignorant ! Quel paradoxe puisque Jésus enseigne comme ayant autorité (Mc 1, 21…) !
Dans l’Évangile de Marc (12, 28-34), le scribe qui interroge Jésus a-t-il l’intention secrète de le mettre en défaut ? C’est possible. Mais Jésus le guide sur un chemin de vérité et d’intériorité et ce scribe de bonne volonté répond de manière juste et droite.