Donner le meilleur de soi-même

     Quand je suis arrivée au bidonville, je n'avais rien à donner. J'étais sans le sou. Les médias ne me connaissaient pas et ne s'intéressaient pas à moi. Je n'avais pas d'argent à distribuer. Je n'étais ni médecin, ni infirmière. Je parlais mal l'arabe et j'avais déjà soixante-deux ans. J'ai appris moi aussi la richesse de la pauvreté. J'ai compris que, faute de pouvoir donner ce que j'avais, je pouvais donner ce que j'étais. Donner le meilleur de moi-même tel qu'il s'exprimait dans la prière, dans la relation à Dieu. Il y a une profondeur incroyable dans un tel don de soi. Quand on croit qu'on n'a rien à donner, on se trompe. On peut encore donner ce que l'on est.

Sœur Emmanuelle

Mon Testament spirituel, Presses de la Renaissance