Les ennemis

     Les psaumes fourmillent d’imprécations (demandes de malédictions à Dieu) contre les ennemis, à tel point qu’ils découragent parfois le lecteur de les prier. Dans certains psaumes (55, 59, 69, 79, 109 et 137), l’imprécation constitue l’élément essentiel où le psalmiste supplie Dieu de châtier le méchant conformément à ce qu’il mérite. Si nous lisons littéralement ou viscéralement ces passages, il y a de fortes chances pour que nous les rejetions.

     C’est oublier que ces psaumes sont aussi des prières et que Jésus, qui était juif, priait avec eux. Les psalmistes reconnaissent à Dieu seul le droit d’exécuter le jugement. Il est certainement préférable de demander à Dieu de nous venger, plutôt que de se venger soi-même. Combien de malheurs seraient évités si, au lieu de nous venger, nous exposions à Dieu notre amertume et notre misère ! Nous sommes appelés à prier pour que Dieu exerce ses jugements sur ses ennemis afin qu’ils cherchent ton nom, c’est-à-dire qu’ils se convertissent. Bien des tempêtes (physiques ou morales) ont amené des gens à se tourner vers Dieu.

     Enfin il est une manière spirituelle très particulière de méditer les psaumes en les intériorisant : dans ce cas, l’ennemi n’est plus extérieur, mais nous habite dans notre acquiescement au mal, et l’imprécation sert alors à supplier Dieu de nous aider à le combattre et à nous en délivrer.