Le temple de Jérusalem, sur lequel le diable emmène Jésus lors des tentations, constitue le centre de la vie religieuse et politique juive. À l’époque de Jésus, il ne s’agit pas moins de sa troisième version. Le premier temple reste dans la mémoire collective comme l’œuvre somptueuse du roi Salomon, mais la réalité semble beaucoup plus modeste si l’on en croit la Bible qui donne de cet édifice des dimensions tout à fait relatives.
En 587 avant J.-C. le temple est incendié par Nabuchodonosor, le roi de Babylone, qui déporte une partie de la population juive. En exil, les déportés entretiennent une foi dévorante et sans faille, ce qui explique que lorsqu’ils sont autorisés par le nouveau monarque Cyrus le Perse à rentrer chez eux, ils n’aient qu’une seule idée en tête : reconstruire le temple.
En 537 un second temple voit le jour, beaucoup plus petit que le précédent. Aussi le roi Hérode, dit le Grand, lance-t-il la reconstruction d’une troisième version, celle-là véritablement grandiose : commencé probablement en l’an 9 avant notre ère, ce dernier édifice ne sera terminé qu’en 64 après J.-C. Après sa destruction en 70 par la soldatesque de Titus, le temple ne sera jamais plus reconstruit : il ne subsiste à l’heure actuelle qu’un seul vestige du fastueux temple d’Hérode, que les chrétiens ont baptisé « mur des lamentations », mais qui demeure pour le judaïsme le lieu sacré par excellence.