En fin de compte, tout se joue dans ce choix : entre le néant travaillé par le hasard, et Dieu. (…) D'un côté, la certitude de l'absurde. De l'autre, la chance du mystère. Beaucoup, tout au long de l'histoire, et surtout de notre temps, ont choisi l'absurde. Avec ses conséquences. Il y a de la grandeur dans ce choix. Du désespoir. De l'orgueil. De la grandeur. Peut-être par tempérament, parce que j'ai aimé le bonheur, parce que je déteste le désespoir, j'ai choisi le mystère. Disons les choses avec une espèce de naïveté : il me semble impossible que l'ordre de l'univers plongé dans le temps, avec ses lois et sa rigueur, soit le fruit du hasard. (…) Je crois en Dieu parce que le jour se lève tous les matins, parce qu'il y a une histoire et parce que je me fais une idée de Dieu dont je me demande d'où elle pourrait bien venir s'il n'y avait pas de Dieu.
Jean d'Ormesson
Comme un chant d'espérance, Ed. Héloïse d'Ormesson