Comme il est curieux le rapprochement dans l’Évangile de Marc (10, 17-27) entre le chameau et le trou d’une aiguille !
Bien entendu, on a cherché à l’expliquer de façons diverses et variées. Pour certains, l’image du chameau représente un fil de poil de chameau qui, effectivement, passe difficilement par le chas d’une aiguille. Pour d’autres il s’agit de la porte dite de l’Aiguille à Jérusalem, que les chameaux trop chargés peuvent difficilement franchir. Mais est-il vraiment nécessaire d’agrandir l’un et de diminuer l’autre ? Il arrive aussi que l’on fasse appel au caractère « méditerranéen » de Jésus, il s’agirait donc d’une hyperbole provocante !
Mais peut-être le plus simple reste-t-il de songer que, comme à son accoutumée, Jésus lutte contre les habitudes de pensée de ses contemporains et renverse leur mode de valeurs. Car pour l’immense majorité (d’hier et d’aujourd’hui), la richesse demeure signe de bénédiction ! À nouveau, Jésus choque, pour donner à réfléchir… et à méditer : et s’il fallait en ce monde devenir tout-petit pour passer à travers le chas d’une aiguille afin accéder au royaume des cieux qui est en soi ?