À l’époque de Jésus, et depuis presque mille ans, Samaritains et Juifs se haïssent cordialement, pour des raisons d’impureté raciale.
Lorsqu’en 722 avant J.-C. le terrible roi assyrien Sargon conquiert le royaume du nord et fait capituler Samarie, la capitale, il importe des colons qui se mélangent à ceux des habitants qu’il n’a ni déportés, ni massacrés. Ce brassage de populations donne naissance aux Samaritains, race impure s’il en est pour les Juifs du royaume du sud dont la prestigieuse capitale, Jérusalem, possède le seul véritable temple. Or à l’époque de Jésus cet antagonisme ancestral existe toujours.
Dans le Nouveau Testament, plusieurs passages sont assez révélateurs de l’attitude de Jésus vis-à-vis des Samaritains. Jean raconte le célèbre épisode où Jésus entame un dialogue avec une femme de Samarie, venue chercher de l’eau dans un puits auprès duquel il se repose ; c’est à elle qu’il se révèle être le Messie pour la première fois (Jn 4, 1-42). Luc évoque la compassion du Samaritain qui secourt le malheureux molesté par des bandits, alors que le prêtre et le lévite ont refusé de le toucher pour des raisons d’impureté rituelle (Lc 10, 25-37). Dans l’Évangile de Luc (9, 51-62), Jésus réprimande ses disciples qui veulent punir l’inhospitalité des Samaritains.