La porte

     Efforcez-vous d’entrer par la porte étroite, nous prévient Jésus dans l’Évangile de Luc (13, 22-30). Que signifie la porte dans la Bible ?

     Dans l’Antiquité, la porte revêt une importance primordiale. Les villes sont entourées de remparts et de fortifications, dans lesquels sont aménagées les portes nécessaires. Mais ces portes semblent tout-à-fait spéciales, car elles sont elles aussi renforcées et servent de lieux de contrôle. La plupart du temps, un char peut y passer, mais certaines portes paraissent beaucoup plus étroites.

     Près des portes se tiennent aussi les marchés et les assemblées. Conteurs et artistes ambulants peuvent y attirer un public de badauds. Au temps d’Isaïe, on connaît déjà les serrures et les clefs.

     Mais que penser lorsque Jésus déclare : Je suis la Porte (Jn 10, 9) ? Peut-être peut-on imaginer ces portes qui sont des points de passage obligatoire pour entrer dans une communauté : telle la porte des fermes templières qui est le seul accès à l’intérieur de la cour et des bâtiments. On peut aussi songer à la porte de la basilique de la Nativité à Nazareth qui, à l’époque médiévale, avait été abaissée et rendue si petite qu’elle empêchait les attaquants de rentrer à cheval dans l’église. Il faut donc diminuer en lâchant son égo pour entrer par la porte étroite (Il faut qu’il croisse et que je diminue, Jn 3, 30).