Dans la Bible, comme ailleurs dans l’Antiquité patriarcale, les enfants et les femmes sont considérés comme des mineurs, en quelque sorte des personnages de seconde zone. Même si l’enfant est un cadeau de Dieu et inspire de la tendresse (Gn 44, 20), il doit être éduqué avec sévérité (Sg 12, 24 ; 15, 14), pour devenir un homme adulte, responsable et craignant Dieu.
On comprend aisément que les disciples soient interloqués par l’attitude de Jésus qui leur donne les enfants en exemple. Bien sûr, l’enfant est symbole d’humilité et sert d’avertissement contre les instincts de convoitise et d’orgueil. Mais Jésus montre qu’il s’intéresse aux enfants pour eux-mêmes, et non pour ce qu’ils représentent lorsqu’il déclare : Celui qui accueille en mon nom un de ces petits enfants, c'est moi qu'il accueille (Mc 9, 37).
Pour Jésus, les tout-petits sont bien plus que des humains en miniature ou en devenir, puisque c’est à eux et à ceux qui leur ressemblent que le Royaume des cieux est réservé (Lc 18, 16) ! Faudrait-il comprendre que nous ayons à naître de nouveau (Jn 3, 3-7), à redevenir en conscience comme les tout-petits que nous étions, pour passer par le trou de l’aiguille et accéder au Royaume de Dieu qui est en nous ?